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Libération
Critique

Gangsters de contraste Mitchum, Bogart, Hawks, Sternberg, Chandler, les frères Coen et Abel Ferrara. Un panorama complet et en images du film noir d'outre-Atlantique. François Guérif. Le film noir américain. Denoël, 412 pp., 195 F.

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publié le 2 décembre 1999 à 2h12

Sur la couverture, Robert Mitchum en trench coat, chapeau mou,

appuyé sur une voiture, le visage triste illuminé par un éclairage urbain. Il y a dans, cette photo de Pendez-moi haut et court de Jacques Tourneur, toute la mélancolie du film noir américain. Et les promesses de le Film noir américain, ce livre indispensable. En préliminaire, François Guérif trace une rapide généalogie: du roman noir anglais (gothique) au roman policier, du roman noir américain au film noir, etc.

Dans le cinéma même, les glorieux ancêtressont les mélodrames sociaux de David Wark Griffith et, plus proche, les Nuits de Chicago de Josef Sternberg, qui décrit en 1927 les barons du crime organisé. Guérif rappelle comment ce film muet, dont le scénario est signé Ben Hecht, était considéré comme invendable par ses producteurs. Et comment il fit pourtant un triomphe: «Times Square était bloqué par la foule qui se bousculait pour entrer dans la salle.»

Les véritables pionniers du genre apparaissent en 1930. La Warner Bros produit le Petit Cesar, adaptation par Mervin LeRoy d'un roman de W.R.Burnett, et l'Ennemi public, une réalisation explosive de William Wellman. Ce sont les deux premiers films-polars modernes. Il n'a pas été facile de les produire. Surtout le second que Bill Wellman voulait dur et violent, ce qui effraya les patrons de la Warner. Quand il sort, il connaît un gros succès. Grâce à son style vigoureux mais aussi à James Cagney, un acteur qui préférait pourtant danser que jouer les durs. Jimm