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Critique

En plein dans le ventre.

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Sauce tomate et hachis en faux col: quand est-ce qu'on mange dans la «Série Noire»?
publié le 16 décembre 1999 à 2h00

Passer à table, de plus ou moins bon appétit, est un classique du

polar. Un tueur est parfois un bon vivant; liquider ses congénères, ça creuse. Assassins ou privés, les héros de la Série Noire ont toujours leurs recettes. «Qui n'a jamais rêvé, en lisant Chester Himes, de confronter son palais aux robustes saveurs de la soul-food? Comment déguster pleinement un roman de Jerome Charyn, d'Achille N'Goye, de Nick Tosches ou de Jorge Ibargüengoitia, sans rien savoir de la cuisine du Bronx, du Zaïre, de Little Italy ou du Mexique? Peut-on vraiment, comme le prétend le Fabio Montale de Jean-Claude Izzo, préparer et manger des langues de morues en beignet?», demande Patrick Raynal dans sa préface au Livre de cuisine de la Série Noire, recueil de 150 brefs textes composés d'extraits culinaires tirés de romans de la célèbre collection et accompagnés de 298 recettes, généralement pour quatre personnes, parfois composées par de grands cuisiniers, sur la page de droite. «C'est à ce genre de questions essentielles pour tout lecteur sérieux de la Série Noire» que tente de répondre le recueil composé par Arlette Lauterbach et Alain Raybaud, traductrice et chroniqueur culinaire.

Joseph Hansen écrit ainsi dans Petit papa pourri: «Après avoir allumé le gaz pour faire chauffer une sauteuse, il goûta encore le dry et prépara rapidement une pâte à beignets dans laquelle il versa un demi-litre de grosses crevettes cuites et décortiquées qu'il avait achetées en revenant de chez Gaillard. Il en posa