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Libération
Critique

La politique des auteurs.

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Une histoire clanique de la philosophie politique.
publié le 23 décembre 1999 à 2h14

Exception faite de quelques citations ou notes, seules deux pages,

illustrant la défense qu'elle fait d'une «forme plus laïque de culture civique et républicaine», sont consacrées à l'«émigrée allemande aux Etats-Unis, Hannah Arendt» dans le dernier tome de l'Histoire de la philosophie politique. Non qu'Arendt y soit expressément négligée. Alain Renaut, dans la présentation générale des cinq volumes, place l'auteur des Origines du totalitarisme parmi ceux qui, avec Leo Strauss (1), et hors de l'Ecole de Francfort, ont le plus fortement contribué dans les années 50 et 60 à «sauver d'une perte de légitimité irrémédiable un type de questionnement aussi ancien que la philosophie». Mais il indique à juste titre que la «postérité» de Strauss ou d'Arendt n'a rien de comparable à la «dynamique» enclenchée par les travaux de Rawls ou de Habermas, de Charles Taylor, Ronald Dworkin, Robert Nozick, Alasdair McIntyre ou Karl Otto Apel, dynamique qui a véritablement ressuscité la philosophie politique contemporaine, «domaine d'activité naguère fort délaissé, presque moribond depuis l'essor des sciences sociales», et par là même permis que soit publiée aujourd'hui cette Histoire, monumentale par la taille. Il faut cependant préciser qu'une telle Histoire de la philosophie politique se veut une contribution à la philosophie politique elle-même. Aussi ne livre-t-elle pas, de Platon à Rawls, un exposé systématique des théories et des doctrines, qui eût permis à quiconque de se familiariser ave