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Libération

Catherine Erhel : «Il y a erreur sur la personne.»

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Romand vrai.
publié le 6 janvier 2000 à 21h56

Une des protagonistes de l'Adversaire assigne en justice Emmanuel Carrère et son éditeur, P.O.L. Catherine Erhel, ancienne journaliste à Libération, auteur avec Gilles Cayatte d'un documentaire sur l'affaire Romand, figure dans le livre sous son nom, pour avoir été rencontrée par l'auteur lors du procès. Les autres journalistes du livre sont des silhouettes, des types, ils restent anonymes. C'est après le témoignage de Marie-France, une visiteuse de prison convaincue par la ferveur religieuse de Jean-Claude Romand qu'Emmanuel Carrère fait intervenir Catherine Erhel. Il la montre «folle de rage», prompte à rétablir la peine de mort pour «ce genre de crétins» qui, en résumé, empêchent le coupable d'affronter la réalité de son acte en l'envoyant se faire consoler par les bondieuseries. Auparavant, Emmanuel Carrère fait dire à Catherine Erhel, sous la forme du discours indirect libre, que Romand est «une ordure», enfin, il la cite, cette fois entre guillemets, critiquant son projet de livre. «Il y a erreur sur la personne», explique Catherine Erhel dans un communiqué. Présidente de la section française de l'Observatoire international des prisons, «une ONG abolitionniste dans les pays où existe encore la peine de mort et qui se bat en France pour les droits de l'homme en prison», elle écrit: «Il ne s'agit même pas de propos déformés, mais d'une invention pure et simple.» Auteur et éditeur ont toujours été prêts à retirer le nom de Catherine Erhel dans le prochain tirage. En revan