En ce temps-là, les Etats-Unis étaient le pays le plus puissant du
monde. Pas juste le plus riche, pas le plus puritain, mais le plus moral. A cette époque, quand John Fitzgerad Kennedy venait juste d'être assassiné et que Walter Marshall, le héros du roman, était un jeune homme. La tragédie de Dallas, c'était un peu la fin du conte de fées. Mais le magique survit toujours un peu au conte. Kennedy était mort mais il y avait encore la possibilité qu'il ait un successeur, qu'un autre président surgisse dans l'histoire des Etats-Unis pour représenter à son tour ce que Kennedy représenta pour des âmes simples. C'est ça que Walter Marshall voudrait faire plus tard, être un aussi respectable président des Etats-Unis. En attendant, il est un bon catholique qui se coiffe comme le défunt mari de Jackie. Il rêve d'aborder une jeune fille aimée en lui disant simplement: «Tu ferais une si belle First Lady"» Walter Marshall n'est pas un imbécile prétentieux. C'est juste un gamin qui ne sait pas qu'il est infiniment plus innocent que le pays qu'il aspire à présider.
Salut à l'Amérique, dans ses foyers et sur les mers, est le troisième roman traduit chez Gallimard (après les Puissances rebelles et Violence) de Richard Bausch, né en 1945. Le sujet est comment un Américain de 19 ans va perdre son pucelage citoyen, découvrir que son pays n'est pas ce qu'il croit ni son ancien président ce qu'il avait rêvé. A l'automne 1964, quand débute le livre, Walter Marshall est étudiant à l'école D'Alles