L'idée de créer un personnage de feuilleton nommé Moulard est née le
13 juin 1997 d'une coquille de Ouest-France. Le romancier Mouloud Akkouche, qui passait par Pordic dans les Côtes-d'Armor, était devenu le temps d'un articulet Moulard Akkarche. Moulard, s'est dit Jean-Jacques Reboux, autre polardeux qui était du même article et du même voyage, Moulard, ça c'est un nom! Et encore tout encré dans le Poulpe, dont il venait de signer un épisode, la Cerise sur le gâteux, Reboux a commencé à penser à un nouveau héros de feuilleton. A la dernière Fête de l'Humanité, l'agitation Moulard commence à prendre tournure. On en reparle dans différents festivals consacrés au roman noir. La rumeur enfle. Et en janvier 2000 voici le premier numéro de 27 épisodes un pavé de 325 pages intitulé Pour l'amour de Pénélope.
Après quarante pages, on se dit «c'était bien la peine!» Le débuts du premier Moulard sont en effet poussifs. Il y a d'abord ces dizaines de pages bourrées de ce qu'on appelle la Bible, c'est-à-dire qui est Moulard, d'ou vient-il, où va-t-il, qui sont ses copains, etc. Une farce pour le moins indigeste.
Au moins apprend-on que le héros nouveau a 32 ans, est d'origine bretonne mais habite à Paris 14e, qu'il a tendance à l'embonpoint, qu'il ment comme il respire, qu'il est fan du chanteur Hubert-Félix Thiefaine et qu'il est amoureux d'une très belle jeune femme, un peu distante car pas trop appâtée par la silhouette un tantinet lourdaude (1,68 m, 90 kg) de son prétendant. On apprend