Nick Rodwell est l'homme qui cristallise toutes les haines et toutes
les frustrations des admirateurs d'Hergé. Citoyen britannique aujourd'hui âgé de 47 ans, il rencontre en 1986 Fanny, la veuve du dessinateur mort trois ans plus tôt. En 1993, ils se marient. C'est à ce titre que ce parfait inconnu s'est retrouvé en charge de l'héritage laissé par Hergé. Depuis, son procès est permanent: mercantilisme, élitisme, volonté de contrôler l'oeuvre au point de la stériliser, etc.
Votre cas ne s'arrange pas: dans le livre d'Hugues Dayez vous apparaissez une nouvelle fois comme le salaud de service.
Ce livre n'est pas très équilibré, c'est le moins que l'on puisse dire. Tout ce que j'ai fait a été mal fait. On a l'impression qu'Hugues Dayez avait une idée préconçue plutôt désagréable sur mon compte et qu'il a cherché à l'étayer. Il affirme même que Fanny et moi-même avons refusé de le recevoir. Ce qui est le cas: après deux ans d'enquêtes, il nous a demandé un entretien d'une demi-heure pour confirmer trois sujets... Je lui ai dit que je ne trouvais pas sérieux d'expliquer mon rôle dans la protection de l'oeuvre d'Hergé dans un laps de temps aussi bref. Ce monsieur est malhonnête et il n'a pas fait un travail de journaliste.
Depuis votre entrée en scène, en 1990, les admirateurs d'Hergé se livrent à un procès permanent contre vous.
Je n'ai pas été la seule victime de ce procès. Alain Baran, avant moi, en a été la victime. Quand je quitterai mes fonctions, ce sera au tour de mon successe