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Libération
Critique

Spécial BD. Tougoudoum tougoudoum. Premier album d'une trilogie House, où trois gamins de Détroit inventent la musique techno. Mathias Cousin/David Blot. Le Chant de la machine. Delcourt, 96 pp, 78 F.

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publié le 27 janvier 2000 à 21h39

Une nuit au milieu des années 80, Larry Levan, qui est sans doute le

plus mythique DJ de l'histoire de la dance music, avait remarqué que les boules disco à facettes du Paradise Garage, le club de Greenwich Village qui fut son refuge jusqu'en 1989, n'étaient pas propres. «Il est descendu de la cabine, a pris une échelle et est allé laver lui-même les boules. Le disque s'est arrêté, la foule ne disait rien, le regardant... Ensuite il a remis un disque et les gens sont devenus fous.» Le dessinateur Mathias Cousin et le scénariste David Blot (qui est aussi l'un des organisateurs des soirées Respect) ont décidé de raconter l'histoire de la house musique en bande dessinée. Pour leur premier livre ils n'auraient pu choisir pire gageure. Condenser en 200 pages (le deuxième volume de leur Chant de la machine est prévu pour l'an prochain) le dernier grand mouvement musical populaire était un pari a priori impossible. D'autant que son histoire reste encore à écrire. Si celles du jazz ou du rock sont entrées dans le domaine public, celle de la musique électronique en est encore au stade de la transmission orale. Basé sur une multitude d'interviews mises en scène par Mathias Cousin dans un style semiréaliste et un peu maladroit typique des comics underground américains des années 70 (Justin Green ou Bill Griffith...) Le Chant de la machine réussit à être à la fois une mine d'informations pour les spécialistes et une parfaite entrée en matière pour les néophytes. C'est surtout une galeri