La première s'appelle Fin, monte dans un bateau qui part pour
l'Antarctique où elle doit faire des reportages pour diverses radios. Dans le bateau forcément il y a un homme, le genre solide et stable qui fait chavirer les midinettes. La question est: coucheront-ils ensemble? s'aimeront-ils? Et après en Australie? s'adapteront-ils à la vie de chaque jour? Soyons franc, on dévore Traversée jusqu'à avoir toutes les réponses à ces questions angoissées. On a un peu honte, mais comme c'est aussi la raison qui nous fit, naguère, dévorer Jane Austen, on se dit pourquoi pas? La deuxième s'appelle Snip. Elle part dans le désert à la recherche d'un homme, en rencontre un deuxième, genre étudiant à peine sevré, en tombe folle amoureuse puis le perd. La question est: se retrouveront-ils? s'aimeront-ils encore? et après? Comme on vient de lire Traversée, on lit les Noces sauvages un peu moins vite, plus attentif au style et à l'art du récit. Verdict : Nikki Gemmel, Australienne de 33 ans vivant désormais à Londres, n'est pas Jane Austen. Elle n'est pas non plus Dorothy Allison, même si Belfond et 10/18 essaient de reproduire le coup éditorial qu'ils avaient réussi avec la romancière américaine et publient en même temps ses deux premiers romans. Nikki Gemmel abuse un peu beaucoup des facilités d'écriture, des complaisances poétisantes et des clichés épuisés («alors qu'elle passait la nuit près de lui, leur lit lui paraissait aussi immensément vide que le Sahara»). Reste ce qui est bien qu