Pas de publicité à la télévision pour certains secteurs, comme le
livre, qu'il faut protéger d'un mode de promotion accessible uniquement, vu son coût, aux très grandes sociétés. Telle est la règle, fixée par un décret de 1992. Soupçonné d'organiser son contournement, le CSA vient de faire marche arrière. Après avoir annoncé, la semaine dernière, qu'il autorisait la pub pour les sites Internet de la presse, du cinéma, de la distribution et de l'édition, il a précisé hier que cette mesure serait subordonnée à «la concertation de toutes les parties concernées» (dont les éditeurs)»: on cherchera des modalités d'application qui évitent «toute vente directe de produits et services» et «toute publicité indirecte ou déguisée» pour ces secteurs sensibles (cf. Libération d'hier). Correctif opportun devant le tollé général, car Hervé Bourges s'était épargné de consulter les milieux intéressés. De même, d'ailleurs, qu'il a court-circuité le ministère de la Culture, annonçant la «libération» de la pub pour les sites, par une méchante ironie du sort, au moment même où Catherine Trautmann réceptionnait, rue de Valois, le rapport commandé à Olivier Bourgois sur le traitement du livre et de la lecture à la télévision. Les éditeurs (au demeurant divisés, sur le fond, quant à la publicité télévisuelle) vont donc être entendus. Quid des libraires, en revanche? Le communiqué «rectificatif» du CSA, qui promet «un calendrier précis» de concertation, ne les mentionne pas. Or ils sont, eux, exposés