Pour retrouver Gonzague Saint-Bris, longer la Seine jusque chez les poètes. Ils sont là, à bord d'une péniche inaccessible par temps de pluie, sur un quai tout neuf qui ne figure sur aucun plan. Gonzague est venu en ami de l'auteur, Jean-Michel Espitallier (Anthologie de la poésie française aujourd'hui, éditions Pocket). Gonzague, donc, aime la poésie. Et cultive l'art du portrait. Recommande la lecture d'Emmanuel d'Astier de la Vigerie, le Baron rouge, «vous savez, un grand résistant». D'Astier croquait ses contemporains sans pitié. Edgar Faure, comme un «clochard» ou un top-model, un régal. Ce soir, c'est Gonzague qu'on déguste. Une bouchée pour les poètes, sur le «Kiosque flottant» qui tangue sur la Seine en crue, entre coupes de champagne et piano demi-queue blanc. Un pianiste tente Mozart devant une partition intitulée Bibi Fricotin. GSB a emprunté sa coiffure à BHL et son bronzage Constantine à EM (Enrico). Il a un ruban rouge au côté gauche. L'églantine chère à d'Astier? Non, la légion d'honneur. GSB écrit, bien sûr, parle encore plus. Quand il lui reste du temps, il marche. Chez lui en Touraine, et c'est épique: un jour, ils partirent deux cents et furent 7 000 en arrivant à bon port. Autour, on bâille au Corneille. Sa compagnie est nombreuse, et de qualité. Il marche avec Lanzmann dans l'Himalaya. «Connaissez-vous Nagarkhot?» Gonzague se souvient d'avoir toujours été de son temps, il a fait de la radio libre avant la liberté des radios, «vous n'étiez pas nés». Aujou
Soupe aux lettres. Cool, la Seine.
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par Pascale Nivelle
publié le 2 mars 2000 à 23h06
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