Là, c'est simple: c'est LE livre qu'il vous faut, en prévention du Printemps des poètes. Si vous n'aimez ni les fleurs, ni les oiseaux, ni les enfants malades, si vous pensez que la mort d'Aragon, Ponge ou Char ne sonne pas le glas de la poésie vivante, si vous n'aimez l'art pompier qu'éteint (au trente-treizième degré à Orsay), courez acheter ce petit guide qui poussera tout seul dans votre bibliothèque et se transformera en recueils de chez P.O.L, Al Dante ou Flammarion. Outre leurs textes, on trouve pour chaque auteur cinq lignes d'infos biographiques puis une page d'autodescription et/ou d'art poétique: «Je me méfie du complexe de "l'albatros" (") je m'enferme dans les rues avec mes semelles de pneu, je troue les murs avec l'encre noire.» (Ivan Alechine); «la fuite et le dérisoire. Le rien. A ce rien, j'ai consacré ma vie.» (Henri Deluy); «Ce qui me convient, c'est une poésie qui ne sauve de rien, une poésie sans illusion.» (Anne Portugal).
A côté des «classiques contemporains» (Deluy, Heidsieck, Roubaud, Stéfan), on trouve la génération des jeunes quinqua-sexagénaires (Fourcade, Grangaud, Gleize, Hocquard, Novarina, Prigent) et même des gamins trentenaires (Pierre Alferi, Philippe Beck, Olivier Cadiot, Christophe Machand-Kiss, Charles Pennequin, Nathalie Quintane, Christophe Tarkos, voire la très peu divulguée benjamine de cette anthologie, Cécile Mainardi, née en 1966). Le mort de service est le Roumain Ghérasim Luca (1913-1994). A défaut de citer tous les poètes ici ré