«Quand j'ai commencé à écrire à 17 ans, mon thème de prédilection était la beauté enfouie», annonce Nik Cohn avant d'entamer le récit d'Anarchie Au Royaume-Uni, son périple chez les laissés-pour-compte de la Cool Britannia. Au début des années 60, il vivait lui-même en «outsider», débarquant de Derry en Irlande du Nord: «L'Angleterre était une terre étrangère, un endroit où je ne trouvais pas ma place, où jamais je ne parvenais à me sentir à mon aise.» Il écrivait sur le rock. Sans y penser, il a quasiment fondé un genre («j'étais simplement le premier sur les lieux»). A 22 ans, son premier livre A Wop Bop A Loo Bop ... (récemment traduit chez Allia) témoignait avec succès de l'incroyable foisonnement de ces années-là. «Ce qui m'attirait, c'était les fans, dit-il aujourd'hui dans un salon parisien. A Derry, les jeunes n'avaient rien, aucun moyen d'expression, rien à faire, avec le rock'n roll, ils ont trouvé une voix.» «Indiscipliné, désordonné», il était particulièrement fasciné par le style, la coiffure, la morgue des Teddy Boys, jeunes «voyous» aux jeans moulants et cheveux gominés: «Qu'est-ce que les Teds avaient donc pour m'impressionner à ce point? La classe, bien sûr, et la sauvagerie, mais quelque chose de plus (...) le pouvoir de s'inventer soi-même.» De Billy Fury à Eddie Cochran, tous les protagonistes d'A Wop Bop A Loo Bop possédaient ça. Près de quarante ans plus tard, Nik Cohn débusque encore cette énergie chez les anonymes croisés sur le bitume des villes angl
Interview
L'arène d'Angleterre.
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par Laurent RIGOULET
publié le 9 mars 2000 à 22h57
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