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Libération
Critique

Le premier accroc coûte la vie. Une énigme policière illustrée de GlenBaxter. L'arme du crime: un billard. La coupable paiera cher son dédain pour «les principes fondamentaux de la cuisine toscane». Glen Baxter, Meurtres à la table de billard, Traduit de l'anglais par Isabelle Taudière. Hoëbeke, 254pp., 135F.

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publié le 9 mars 2000 à 22h57

A première vue, le titre Meurtres à la table de billard n'est pas si

curieux que ça: on imagine qu'il désigne le lieu des crimes. Mais la table de billard est en fait l'arme de l'assassin. L'inspecteur Trubcock explique: «Eh bien, il semblerait que pris séparément, chacun des éléments d'une table de billard -le tapis vert, le bois, les accessoires d'ardoise et de cuivre- soit parfaitement inoffensif, mais dès qu'on les mélange, une étrange réaction chimique se produit. Cela tiendrait au taux d'acidité de l'ardoise moulue qui déclencherait une réaction en chaîne avec la quantité infinitésimale d'arsenic présente dans le feutre du tapis, le cuivre et le bois. Le composé qui en résulte est absolument mortel.»

L'illustrateur anglais Glen Baxter, né en 1944, a toujours joué avec l'illogique en légendant ses dessins par des phrases assez distantes de ce qui semble représenté (voir Libération du 22 mai 1997). Il s'agit ici d'un véritable roman, jouant avec des stéréotypes à la Agatha Christie et agrémenté d'à peu près un dessin par page. Tous les personnages sont confrontés à une existence étrange: «Ses soupçons furent confirmés quand il trébucha sur un fragment de cannelloni dans les rhododendrons.» est-il dit de l'un. Un autre veut qu'on dépose pour lui le brevet du «bras artificiel antikidnapping». La phrase «Une fascination pour les coloquintes ternissait le caractère de ce personnage par ailleurs si enjoué» vaut pour un troisième. «"L'avenir est dans l'éponge", laissa échapper l