Sur la jaquette de l'édition originale (1982) de Hellfire, la
biographie de Jerry Lee Lewis qui reste à ce jour le livre le plus connu de Nick Tosches, il est écrit, après les balivernes d'usage, «son premier livre, Country, est légendaire.» Même Tosches, pourtant pas manchot sur l'hyperbole, n'est plus de cet avis et qualifie son livre de «parfois juvénile», lui préférant infiniment (nous aussi) le livre qu'il a écrit un peu plus tard (1984) sur un sujet similaire, Unsung Heroes of Rock'n'Roll. Mais Country est néanmoins assez légendaire pour que des invités indélicats en aient piqué trois exemplaires successifs à l'auteur de cette notule (l'édition originale au curieux format carré). On se consolera avec la troisième édition (Da Capo) et aussi cette traduction française, puisqu'aussi bien les deux préfaces sont à mourir de rire.
Dans la première, celle à l'«édition révisée», Tosches nous apprend (peut-être pas véridiquement) qu'en 1975 il avait signé un contrat pour un livre intitulé à l'origine Légendes vivantes et métaphores moribondes. Tosches s'en alla habiter à Nashville, et le temps qu'il écrive ce qui deviendrait finalement Country, la musique country était tout d'un coup devenue le parfum du mois, Manhattan en proie aux week-ends cowboys et aux «Nashville Outlaws». Du coup, l'éditrice chez Stein & Day n'en attendait le livre qu'avec plus d'impatience. «Elle ne s'imaginait pas que ni les couettes de Willie (Nelson), ni le sein gauche de Dolly, ni le droit, ne pèserai