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Libération

Riche et célèbre. Sujet Buron.Nicole de Buron, Mon coeur, tu penses à quoi?... à rien ...Plon, 228 pp., 99 F. René de Ceccatty, L'éloignement, Gallimard, 152 pp., 88 F la Méthode Clémenceau, de Jean-Pierre Clémenceau (Robert Laffont, 216 pp., 129 F.)

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publié le 9 mars 2000 à 23h38

Depuis la Modification, de Michel Butor, vous n'aviez plus jamais lu

de roman écrit à la deuxième personne du pluriel. Vous ne connaissez pas Nicole de Buron. Son nouveau titre, Mon coeur, tu penses à quoi?... à rien..., est parti pour rejoindre le score du précédent, Chéri, tu m'écoutes?, 150 000 exemplaires, chez Plon, maison où Nicole de Buron a suivi Muriel Beyer, sa directrice littéraire, lorsque celle-ci a quitté Flammarion. Chez Flammarion, Nicole de Buron a publié Qui c'est ce garçon?, et C'est quoi, ce petit boulot?, ou encore Arrêtez de piquer mes sous!. Elle est l'inventeur des Saintes Chéries, elle signait il y a trente ans le scénario d'Erotissimo, et d'Elle court, elle court, la banlieue, si ça vous dit quelque chose. Elle écrit: «Ce matin, vous n'avez pas pu écrire tranquillement vos dix pages quotidiennes, et maintenant vous n'avez plus le temps de vous livrer dans votre bain express aux exercices abdo-fessiers (pour aplatir votre rond petit bidon) enseignés par votre cher kiné, monsieur Charly, qui vous masse également délicieusement tout le corps (pour mincir).» La deuxième personne du pluriel, chez Nicole de Buron est plus intime que chez Michel Butor, plus «entre vous et moi». Elle ressortit au genre moderne de l'autofiction. Devenu le personnage principal de ses oeuvres, l'auteur raconte ses propres aventures. Du moins, il fait en sorte que vous le croyez.

Prenez, par exemple, l'Eloignement, de René de Ceccatty. Le narrateur est né au début des années 50