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Libération

Salon du livre. Au bout du e-book.

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Le livre électronique, bien que balbutiant, aura son village au Salon du livre. Reste à lui trouver des lecteurs électroniques.
publié le 16 mars 2000 à 23h34
(mis à jour le 16 mars 2000 à 23h34)

Adepte des déambulations livresques, Borges rêvait de la bibliothèque totale, «la bibliothèque de Babel». Tout en notant: «Cette vaste bibliothèque [est] inutile: il suffirait en dernier ressort d'un seul volume, de format ordinaire, imprimé en corps neuf ou en corps dix, et comprenant un nombre infini de feuilles infiniment minces.» Le songe de Borges semble se matérialiser avec le livre électronique, une petite bibliothèque à lui tout seul. Cette ardoise magique, qui se range dans un cartable ou dans un sac à main, est capable de transporter une trentaine d'ouvrages de 500 pages. Du pain bénit pour le voyageur qui n'a plus besoin de s'encombrer de livres et de revues: il lui suffit de télécharger sur l'Internet une palette de titres, d'un Balzac au dernier Daeninckx, en passant par un ouvrage encyclopédique et même son quotidien du jour. Et les lire sur cet ordinateur de la taille et du poids d'un gros best-seller, en tournant les pages grâce à des boutons de commande. Rétro-éclairé, il permet même de lire sans réveiller l'autre. Le dernier gadget à la mode? Pas sûr: l'e-book a suffisamment d'attraits pour tenir la vedette au Salon du livre (1).

L'espace de la Porte de Versailles inaugure un village e-book. Un village seulement, car le e-book commence à peine à entrer dans le monde de l'imprimé. Le premier spécimen, le Rocket-eBook de la start-up californienne Nuvomedia, est apparu aux Etats-Unis fin 1998, peu de temps avant son petit frère, le SoftBook Reader. En France,