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Libération

Salon du livre. La Haye, rayon d'action. Comment Marcel Schneijderberg défend son petit pré carré.

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publié le 16 mars 2000 à 23h34

La Haye (Pays-Bas), envoyée spéciale.

«Promouvoir les livres français, c'est toute ma vie», lance Marcel Schneijderberg, planté dans la grande librairie Houtschild de La Haye. Son territoire: un entresol où sont concentrés Houellebecq, Le Goff, Jean d'Ormesson et Julia Kristeva. Il n'avait que 19 ans lorsqu'il est entré, en 1969, dans la librairie Boucher qui détenait le plus grand rayon de livres français des Pays-Bas. Là, M. Boucher lui a transmis sa passion. «Je l'aimais, il m'aimait, on se comprenait.» Lorsque Boucher a été vendue, Marcel Schneijderberg a créé en 1982 la Librairie d'Icare. Depuis que le français n'est plus obligatoire au lycée, les libraires se séparent de leurs rayons de livres français. Lui s'est posé à contre-courant: «Ce n'est pas une cause désespérée.»

Pourtant, en 1994, Icare ferme. «Lorsqu'on doit choisir entre un Pléiade ou une paire de chaussures d'enfant, c'est un vrai embarras de choix», dit-il dans son français à lui. Qu'à cela ne tienne. En 1995, il récidive. Il se fait embaucher à la librairie haguenoise Houtschild où il est chargé du rayon français. «Je travaillais soixante heures par semaine avec le plus grand plaisir.» Il va chercher 95% des livres directement en France au lieu de les acheter plus cher à l'importateur néerlandais. Les principaux éditeurs français lui rendent visite et Jean Rouaud est venu à deux reprises pour des dédicaces. Il fait du lobbying auprès des instances francophones, lycée français et Alliance française en tê