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Libération

Salon du livre. Miami, la filière belgo-haïtienne. Un couple bruxellois a ouvert Pierre Books en 1997. Sa clientèle est haïtienne à 80% (et québécoise à 0%).

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publié le 16 mars 2000 à 23h34

Miami (Etats-Unis), de notre correspondant.

«Les débuts ont été terribles. Quand on faisait 50 dollars de recette, on était content. Certains jours, on ne vendait que trois journaux.» Les «terribles» débuts ne sont pas si loin: Pierre Books a ouvert le 13 septembre 1997. Mais la maison a désormais pignon sur rue. Avec 3 744 clients et 285 fournisseurs, la dernière-née des librairies françaises aux Etats-Unis démontre un bel élan vital. «Il y en avait une douzaine il y a quelques années, poursuit Viviane Friedlich, la directrice. Il n'en reste plus que quatre ou cinq.» Grâce à la famille Friedlich, Miami compte désormais «sa» librairie française. Ou plutôt francophone, puisque les Friedlich sont belges. Et plus précisément franco-hispanique, marché local oblige: les deux tiers des habitants de l'agglomération sont hispanophones. D'ailleurs, Pierre Friedlich fut aussi mexicain dans une autre vie, avant d'obtenir, au bout du compte, un passeport américain (Viviane attend encore le sien).

Pierre Books est le fruit d'une vocation tardive. Pierre et Viviane se marient en 1969 et quittent Bruxelles le lendemain, lui pour éviter le service militaire, elle pour suivre son mari. Direction Mexico. Il travaille dans une banque et elle au secrétariat du Comité olympique local qui, les Jeux à peine achevés, prépare le Mundial de foot de 1970. Quand son mari est muté à Caracas en 1974, elle ouvre au Venezuela un cabinet de marketing. «Mais le pays s'est enfoncé dans la crise. On a décidé, e