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Libération

Riche et célèbre. A devenir fou. Paulo Coelho. Veronika décide de mourir. Traduit du portugais par Françoise Marchand-Sauvagnargues. Editions Anne Carrière, 288 pp., 110 F.

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publié le 30 mars 2000 à 23h11

Il y a tout de suite quelque chose de pervers, dans le nouveau

Coelho. Veronika décide donc de mourir. En attendant que les médicaments fassent leur effet, elle feuillette un magazine. Et de tomber ­ ne voilà-t-il pas un signe? ­ sur un article concernant le CD-Rom créé par Paulo Coelho, auteur qu'il lui est arrivé de rencontrer.

Paulo Coelho, loin de récompenser Veronika de s'intéresser à lui, la punit en la traitant de «passive par nature». Il faut quand même être tordu. L'argument est que cette pauvre fille passe les derniers instants de sa vie à lire un article sur l'informatique, alors que ça ne l'a jamais branchée, sous prétexte qu'elle connaît Paulo Coelho: «Et c'est bien ainsi qu'elle s'était comportée toute son existence, cherchant toujours la facilité, ou se contentant de ce qui se trouvait à portée de sa main ­ ce magazine, par exemple.» Veronika décide de mourir, bâclé du haut de vingt-six millions de livres vendus dans cent pays en quarante et une langues, est l'envers de l'Alchimiste, dont le triomphe français, en 1994, soit six ans après sa publication au Brésil, a provoqué le barouf international. C'est toujours la même médaille. On peut trouver beaucoup de défauts à Paulo Coelho et, si on est à court d'idées, il est sûrement en mesure de fournir. Personne n'ira cependant l'accuser de versatilité.

Notre destin est écrit, encore faut-il savoir lire. «Quand tu veux quelque chose, tout l'univers conspire à te permettre de réaliser ton désir», telle était l'antienn