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Libération
Interview

«Sergio Leone est le modèle de tous mes livres.»

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publié le 6 avril 2000 à 0h16

lessandro Baricco a le poignet gauche dans le plâtre.

Ça doit vous gêner pour jouer du piano.

Oui, si vous voulez, surtout pour jouer au foot, je me suis fait ça en jouant avec des amis. J'en ai encore pour un mois, un mois sans piano, un mois sans foot. Il y a quelques années je jouais dans une bonne équipe, mais j'ai dû arrêter, j'avais subi un décollement de la rétine, après une tête un peu hasardeuse.

Le héros de votre livre sait reconnaître le poste tenu par un joueur à la seule vue de sa photo, en ce qui vous concerne, inter-gauche, non?

On voit bien que vous n'êtes pas le héros de mon livre.

Vous l'avez appelé City, ce livre, à l'oreille c'est très proche de Seta (en français Soie) qui connaît un extraordinaire succès, est-ce pour lui porter la même chance?

Bien sûr, Seta, City, le prochain s'appellera sete («soif»), on ne change pas une équipe qui gagne. Non, tout d'abord, je voulais un titre qu'on n'ait pas besoin de traduire, mais surtout, j'ai écrit une ville et le titre devait en rendre compte. J'ai vraiment voulu écrire une ville, où les thèmes (la boxe, le western, l'université) sont des quartiers, et les personnages, Gould, Shatzy Shell, tous les autres, sont des rues, des boulevards, qu'on puisse les emprunter, dans un sens, dans l'autre. Voir naître le plan de la ville à force de s'y perdre d'abord, puis l'apprivoiser. Quand tu arrives pour la première fois à Paris, à New York, tu es perdu, le mouvement au travers duquel se forme la ville dans ton regard, c'est ce