Pourquoi le roman français a-t-il renoncé à se coltiner les beaux quartiers et la puissance de l'argent? me demandait récemment une romancière, française, et des meilleures, publiée par Gallimard. A quoi je lui répondis que le dernier livre de François Nourissier, comment s'appelait-il déjà?, eh bien, ce Nourissier-là traitait le sujet.
Oui, mais notre romancière ci-dessus, étonnée, n'avait pas lu le Bar de l'escadrille (Grasset, 1997) ni aucun François Nourissier. Et à vrai dire, personne ne le lit tellement, à part peut-être Michel Houellebecq, dont Jean-Marie Rouart a dit que c'était «du Nourissier sans art, sans culture», et qui a été soutenu par son parrain putatif au prix Goncourt lors des Particules élémentaires; et puis Marie Darrieussecq, avec laquelle François Nourissier entretient une correspondance, l'auteur de Truismes figurant parmi les goûts du chroniqueur littéraire au Figaro Magazine, ainsi qu'il est constaté dans A défaut de génie.
A défaut de génie, non seulement se lit avec passion, mais donne envie de se reporter au reste de la production, romanesque et autobiographique, ne serait-ce que pour remplir les blancs. Les circonstances de la mort de son père, quand il a 8 ans, les humiliations de son premier emploi de gratte-papier: ces épisodes sont-ils si fameux? «J'ai raconté tout cela», écrit François Nourissier de temps à autre dans ses Mémoires, du ton souverainement las de qui a son oeuvre derrière soi.
Il le sait, on a vite vu en lui le membre du jury Gon