Souvent, on hésite entre commenter le texte qu'on désire partager ou
le laisser parler. Philippe Beck a cet avantage qu'on peut le citer et que cela vaut pour explication, puisque sa poésie est art poétique: «(Yucatan./ Des invaders/ prennent/ la péninsule/ «nouvelle»/ et demandent/ aux Indiens/ le nom/ du pays./ «Yucatan???»,/ répondent/ les envahis./ C'est-à-dire: "Qu'est-ce que vous dites?/ ou: "Quoi?, ou bien: "Hein? / D'où le nom/ du pays dans la géographie normale./ De la poésie est Yucatan/ si elle demande,/ comme le joueur de water-polo/ filmeur:/ "Quoi, "Comment parlez-vous?/ "Qu'est-ce que vous dites?/ aux gens qui lisent/ ou qui pensent capter/ entre leurs mains un volume-de-poésie./ Mais le volume de poésie/ est le manuel/ de la langue vivante/ morte à 95% ou 97%» (le Fermé de l'époque). On aura reconnu en joueur de water-polo le Nanni Moretti de Palombella rossa. Car la poésie de Philippe Beck, que l'on décrie parfois en la taxant d'hermétique, de philosophique ou pire, de surréaliste, n'est pas fermée à notre époque. Et, dans ce labeur qui consiste à «examiner» le cadavre de la langue française, il se déclare grand fan d'Eddy Mitchell (Verre de l'époque Sur-Eddy, Al Dante, 1998) et du Juste une mise au point de Jackie Quartz (en plus de La Fontaine, Coleridge et Jacques Roubaud).
Quant à Dernière mode familiale, il tire évidemment son nom du magazine de Mallarmé, la Dernière mode, Gazette du monde et de la famille. Avec la croyance en moins cependant: «J'insist