Renaud Camus: «Incroyablement disproportionné».
Comment réagissez-vous à la polémique?
Je pense surtout que c'est incroyablement disproportionné. Je pense que les textes incriminés font l'objet d'une très nette surinterprétation. Parce qu'il ne s'agit que de quelques lignes, que c'est un journal, que ça a le caractère d'un journal et rien d'autre. Je ne renie pas ce que j'ai écrit sauf un mot, mais il ne faut pas perdre de vue que cela reflète les humeurs d'un jour.
Quel mot reniez-vous?
Le mot que je regrette est le mot «race». Mais je l'emploie au sens classique du français, comme il l'est chez Racine, «le roi dernier de sa race».
Ce mot n'a pas le même sens au XXe siècle.
Certes, et c'est pourquoi je renie ce mot, mais j'ai le droit d'écrire dans la langue classique comme je fais dans tous mes livres. Le problème, c'est qu'on ne connaît pas mes autres livres, ne serait-ce que le Discours de Flaran, ne serait-ce que Nightsound sur l'oeuvre de Josef Albers, ne serait-ce que le texte du catalogue sur Six Prayers d'Anni Albers, magnifique pièce qu'elle a consacrée à l'Holocauste.
Pourquoi donner des noms et décider vous-même de qui est juif ou pas?
Je suis absolument insoupçonnable de dévoiler le caractère juif des journalistes en question qui parlaient eux-mêmes constamment de leur expérience juive, de leur famille juive. De même que Jean-Maurice de Montrémy, plus tard, se donnait lui-même comme catholique. Dans cette émission, il y avait des sortes d'emplois comme au théâtre.
Que pensez-vous de la décision de Fayard de retirer le livre de la vente?
Je la regrette. On dirait qu'on reconnaît ses torts. Je n'ai pas l'impression d'avoir des torts sinon le mot race.
Fayard, éditeur de l'ouvrage: «Je n'avais pas lu le livre»
Olivier Bétourné est le vice-PDG des éditions Fayard, qui ont publié l'ouvrage.
Pourquoi avoir publié le livre? Les propos de Renaud Camus ne vous avaient-ils pas choqués dans le manuscrit?
Je ne l'avais pas lu. Je publi