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Libération
Interview

Une certaine idée de la phrase.

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Les «Mémoires» au scanner.
publié le 27 avril 2000 à 23h48

L'Inalf, l'Institut français de la langue française dirigé par

Bernard Cerquiglini et dépendant actuellement du CNRS, possède, dans son système informatique Frantext, une base de données de 3000 textes littéraires courant de 1501 à 1997. Ce support informatique permet de prendre une photographie des mots employés pendant une période donnée. A notre demande, Charles Bernet, responsable de Frantext et exerçant dans le laboratoire de Nancy (l'Inalf est une fédération de laboratoires), a ainsi pu comparer le vocabulaire des Mémoires de guerre à celui des Mémoires de Joffre ou à ceux d'outre-tombe de Chateaubriand, entre autres, permettant par exemple de déterminer la place singulière du travail de De Gaulle parmi d'autres oeuvres de militaires et d'écrivains.

Rencontrer l'Histoire.

«C'était intéressant de rechercher dans la base Frantext, même intuitivement, des points communs, des proximités à l'intérieur du patrimoine littéraire français entre les Mémoires de guerre et d'autres textes. Dans toute notre base de données, l'expression «rencontrer l'Histoire» n'apparaît ainsi qu'une seule fois et c'est dans le Salut, le troisième tome des Mémoires de guerre.

La formation de De Gaulle, on la connaît un peu, en particulier par les Antimémoires où Malraux parle de ses goûts littéraires, de ses centres d'intérêt. Il était petit-fils de chartiste, fils d'un enseignant qui était historien, il a fait des études où lettres et histoire avaient une importance particulière. Il avait lu les histo