La revue Cités (1), que dirige Yves-Charles Zarka, consacre son deuxième numéro à Michel Foucault. Ce choix s'imposait, dans la mesure où aucune réflexion sur la cité ce à quoi s'attache cette revue de philosophie politique ne peut faire l'économie d'une analyse du pouvoir, analyse qui traverse toute la pensée de Foucault dans les années 70. Les articles, entre autres, de Francesco Paolo Adorno, Yves Michaud, Franck Lessay, Pierre Lurbe ou Zarka lui-même radiographient donc les concepts élaborés par Foucault pour définir la nature, la structure juridico-politique et l'histoire du pouvoir, et soulignent la rupture qu'ils ont opérée dans l'«historiographie convenue» en mettant à jour une «autre histoire, celle de la "guerre des races, retracée depuis l'origine des temps modernes». Considérant que le discours sur la souveraineté cache en réalité l'exercice réel du pouvoir, Foucault allait par la suite concentrer son attention sur les rapports de domination, lesquels sont également des modes de subjectivation des individus. La subjectivité, envisagée à partir du «connais-toi toi-même» et du «souci de soi», deviendra dès lors l'objet privilégié de sa recherche. De l'histoire du pouvoir à l'histoire de la subjectivité. Du sens de ce passage, Cités livre les clefs en publiant un texte inédit de Foucault, «Subjectivité et vérité», le cours du Collège de France du 6 janvier 1982, dont la première partie s'achève sur cette question: «Quel est ce soi dont je dois m'occuper pour pou
Critique
L'archéologie du pouvoir.
Article réservé aux abonnés
par Robert Maggiori
publié le 4 mai 2000 à 0h37
(mis à jour le 4 mai 2000 à 0h37)
Dans la même rubrique