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Libération
Critique

La patte à Matheson.

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Péril atomique, invasions extraterrestres, cauchemars réels: les nouvelles hallucinées de l'auteur de «Je suis une légende», invité du festival de Saint-Malo, qui inspira une nouvelle génération.
publié le 4 mai 2000 à 0h37

Né dans le New Jersey en février 1926, élevé à New York, Richard Burton Matheson publie ses premières poésies dans un journal local, le Brooklyn Eagle. Mais il est diplômé de l'université du Missouri et jeune journaliste lorsque paraît son premier conte dans le Magazine of Fantasy and Science-Fiction au cours de l'été 1950. Journal d'un monstre est un texte bref, qui, dans une sorte d'argot inquiétant, associe sans détour le lecteur au calvaire d'un enfant mutant aliéné de manière insoutenable dans le monde des Terriens. La publication de ce texte aura l'effet d'un détonateur auprès de la nouvelle génération d'auteurs de SF. «J'étais suspendu dans le noir, penché sur un abîme qui s'étendait au-dessous de moi, sans forme ni limites», écrira plus tard Harlan Ellison, se rappelant sa découverte de la première pierre de l'édifice aujourd'hui reconnu, incontournable, que représente l'oeuvre de Matheson. L'impétrant ne cessera plus dès lors d'inonder de sa prose les publications vouées au culte de l'horreur et de l'utopie: Galaxy, Worlds Beyond et le légendaire Weird Tales où s'était illustré avant lui H.P. Lovecraft. Sous sa plume d'ailleurs, tous les genres se mêlent, menés par un imaginaire débarrassé des clichés du gothique traditionnel. Matheson s'essaie ensuite au policier avec les Seins de glace, paru en 1953. Il y raconte l'histoire d'un romancier amoureux d'une dangereuse jeune mythomane qui lui fait vivre un enfer. Puis revient au fantastique avec Je suis une légende don