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Polar : les deux vies de P.D. James

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La romancière britannique, star du polar sur le tard, publie ses mémoires de vieille dame revenue de tout.
P. D. James à Londres, en 2001. (Photo AFP/James Mirror)
publié le 11 mai 2000 à 0h29
(mis à jour le 27 novembre 2014 à 15h14)

P. D. James est décédée ce jeudi à l'âge de 94 ans. Nous republions notre portrait réalisé à l'occasion de la publication de ses mémoires, en 2009.

La baronne James of Holland Park (Phyllis pour les intimes) n'est pas le premier auteur de romans policiers à siéger à la Chambre des lords et à y voter des lois. Naguère, John Buchan, Lors Tweedsmuir, le créateur de Richard Hannay (les 39 Marches), y possédait une cour d'ardents admirateurs composée à la fois de ses collègues et des appariteurs. P.D. James avoue avoir été surprise de recevoir, le 1er janvier 1991, une lettre du 10, Downing Street lui apprenant qu'elle venait d'être élevée par la reine au rang de pair à vie. Mais il en aurait fallu davantage pour lui tourner la tête ou transformer en rictus thatchérien son bon sourire d'octogénaire paisible.

La maison verte où elle réside en compagnie de sa secrétaire ressemblerait à celle d'une directrice d'école à la retraite si elle n'était située dans un des plus chic quartiers de Londres. Boudinée dans une tenue d'intérieur, les cheveux en attente d'une teinture ­- le salon de coiffure est situé un peu plus haut dans Holland Park Avenue -­, elle vous prévient aimablement qu'elle ne dispose que d'une heure, puis sert le thé dans de grandes tasses de porcelaine ordinaire.

Ses yeux clignotent lorsqu'elle assure qu'elle a longtemps hésité