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Libération
Interview

Carolyn Cassady : Ce n'était pas «Jules et Jim à North Beach».

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publié le 18 mai 2000 à 1h09

Carolyn Cassady évoque son histoire devant un mur de son bureau où

sont punaisées des photos de son fils, Jack Allen Cassady alias Johnnie, de Jack Kerouac et de Neal Cassady, de son ami le romancier musicien Kinky Friedman et d'autres.Quand avez-vous écrit «Sur ma route»?

En 1970-71. Une maison d'édition m'a contactée et j'ai accepté d'écrire un livre sur ce que j'avais vécu avec Neal et Jack parce que je voulais réagir contre toutes les idioties méchantes que les médias ont colportées contre Kerouac après sa mort. J'ai donc écrit des centaines de pages. De nombreuses lettres de Jack y étaient inclues. Mais nous n'avons pas eu l'autorisation de Stella Sampas (la troisième épouse et veuve de Kerouac) de les publier. Par la suite, j'ai coupé des centaines de pages et, en 1986, j'ai reçu une lettre d'un éditeur anglais. C'est cette version réduite qui est sortie en 1990.

Que pensez-vous des biographies des écrivains de la «beat generation»?

En général, pas du bien. Par exemple, je ne peux pas être d'accord avec ceux qui disent que le problème de Jack Kerouac c'est son homosexualité qu'il n'assumait pas. Je pense que le problème de Jack, comme de Neal d'ailleurs, c'était son vertigineux sens du péché. Il ne pouvait pas profiter des bonnes choses de la vie sans ensuite se le reprocher, se sentir coupable et s'autoflageller. Ah, le catholicisme! Ce que Jack a recherché dans le bouddhisme, c'était d'ailleurs une forme de fuite devant le réel. Dans cette religion, il n'est en effet qu'