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Libération

Ce qu'en dit Cassady.

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Elle fut la femme de Neal Cassady et la maîtresse de son meilleur ami, Jack Kerouac. Rencontre en Angleterre avec Carolyn Cassady, 75 ans, mémoire vive de la «beat generation», dont on vient de traduire les souvenirs, «Sur ma route».
publié le 18 mai 2000 à 1h17

Bracknell, envoyé spécial.

Warfield Park est un quartier vert et calme de Bracknell, une petite ville située à une heure de chemin de fer de Londres. C'est là que vit Carolyn Cassady, dans une petite maison de plain-pied, à des années-lumière de la Californie où elle partagea le destin de deux «héros» de la beat generation de la fin des années 40 au milieu des années 60. La deuxième épouse de Neal Cassady, l'amoureuse maîtresse de Jack Kerouac, est aujourd'hui une dame de 75 ans vive et passionnée. Le dernier grand témoin de cette légende de la littérature américaine. Celle qui l'a vécue et racontée de son point de vue de femme (1) dans un livre indispensable, Sur ma route (Off the Road) enfin publié en français. Elle y révèle entre autres que la liaison Cassady-Kerouac n'était pas qu'une amitié virile, mais aussi qu'il y avait une rivalité amoureuse dont elle fut l'enjeu.

Début 1947, Jack Kerouac n'a pas encore 25 ans, il s'ennuie à New York. Il rencontre Neal Cassady, ange vagabond originaire de l'Ouest, de quatre ans plus jeune que lui. Cassady est une tempête, un voleur de voitures qui aime les voyages, la lecture, la philosophie et séduire les femmes comme les hommes. Le jeune Allen Ginsberg en devient vite fou. Les sentiments de Kerouac sont d'une autre nature, mais aussi vifs. C'est pour rejoindre Neal dans le Colorado, que cette même année 1947, il fait son premier voyage en car et en autostop à travers les Etats-Unis. C'est aussi de Neal qu'il fera le personnage prin