Ce serait assurément s'exposer à déconvenue que d'attendre d'une
enquête sur la vente-achat des maisons individuelles dans le Val-d'Oise qu'elle fût excessivement sexy. Si Pierre Bourdieu en fait cependant l'ossature de son dernier livre, les Structures sociales de l'économie, c'est qu'une telle étude doit avoir, sinon des charmes, du moins des enjeux cachés, théoriques et, évidemment, politiques. Le professeur du Collège de France ne s'est pas, en effet, reconverti dans l'immobilier. D'un pas décidé, par tous les temps chacune de ses interventions suscitant ou rejet haineux ou engouement passionné , il continue son chemin, sacrifiant «élégance» et effets de manche aux démonstrations austères, et préférant se montrer plutôt lourd qu'imprécis: au point que, parfois, au vu de quelques graphiques et diagrammes, on le dirait atteint de ce morbus mathematicus qu'il reproche aux autres d'exhiber pour gagner en scientificité et en capital symbolique. Après la société kabyle, le système d'enseignement, la «noblesse d'Etat», le champ littéraire, le journalisme, les échanges linguistiques, le jugement esthétique, les musées d'art, la science, la domination masculine, et autres, Bourdieu use donc des concepts qu'il a forgés (habitus, illusio, capital culturel, social, symbolique, etc.) pour explorer «le marché de la maison».
Des maisons, Maisons Bouygues, Maisons Phénix, GMF et Bruno-Petit, lotissements, services de l'urbanisme, prêts aux logement, POS, Socotec et ZAC, il est ici rée