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Libération

Barbara Cartland, la fin d'un roman à l'eau de rose.

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L'écrivain britannique, spécialiste des histoires d'amour, est décédée à 98 ans.
publié le 22 mai 2000 à 0h56

L'écrivain britannique Barbara Cartland, reine du roman à l'eau de rose, sa couleur préférée, est morte hier à Londres. Elle avait trois signes très particuliers. Sa longévité, bien sûr: elle allait avoir 99 ans dans deux mois, et, il y a peu, bouclait encore un roman en quinze jours, ayant pour devise «Use it or lose it» (le cerveau ne s'use que si l'on ne s'en sert pas); sa prolixité, qui faisait d'elle la championne du monde: plus de 723 ouvrages depuis ses débuts en 1924, 1 milliard d'exemplaires vendus, un tour de force enregistré dès 1972 dans le Guinness des records. Enfin, elle était la grand-mère par alliance de la princesse Diana, sa fille ayant épousé en secondes noces le comte Spencer. Quand Diana s'est séparée du prince Charles, elle a eu un accès de culpabilité: «C'est de ma faute, elle a trop lu mes livres où chacun finit par vivre heureux jusqu'à la fin des temps.» Vieille petite fille. Barbara Cartland était le genre de romancière qu'on peut n'avoir jamais lue, mais qu'on a déjà vue en photo, vieille petite fille maquillée posée sur un fauteuil, encadrée de fleurs, avec ses rangs de perles (elle ne portait plus que des faux bijoux, ayant vendu les vrais pour être tranquille, prétendait-elle), ses cheveux vaporeux assortis au petit chien coincé sur ses genoux. Elle se voulait idéale et immuable, comme ses histoires d'amour où de pauvres héroïnes forcément vierges se faisaient courtiser par d'aristocratiques et riches quadragénaires.

Elle était elle-même une de