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Libération

Les Amis de la famille. Rien de ce qui concerne l'auteur de «la Flèche du temps» ne laisse la presse anglaise indifférente. Et surtout pas ses relations avec son père, défunt écrivain célèbre et relaté dans «Experience».

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publié le 25 mai 2000 à 0h51

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récemment à Paris, Natalie Cole dansait sur le cadavre de son père (Nat King) et Charles Aznavour chantait en duo avec Ramsès II. Dans le même ordre d'idée, la balistique éditoriale a propulsé la semaine dernière sur les étals des libraires britanniques une correspondance choisie du late sir Kingsley Amis et Experience, A Memoir, l'autobiographie de son fils Martin. Commentaire de celui-ci: «Je savais que je devrais écrire un jour sur [mon père], simplement parce que c'est une situation étrange. (") Il n'y pas d'exemple de deux écrivains contemporains comme nous le fûmes. C'est un devoir de décrire cela.»

Réquisitionné par les célébrations médiatiques de ses retrouvailles posthumes avec son père, Amis ne pouvait pas rencontrer la presse française à propos d'Eau lourde et autres nouvelles. Qu'à cela ne tienne, les journaux anglais regorgent d'interviews et comptes rendus de la saga familiale. Martin Amis lui-même est passé chef dans l'orchestration de ses plans-médias: Experience ne fut accessible aux journalistes que le jour de sa mise en vente ­ hormis de larges extraits du «livre le plus attendu de l'année» publiés du 9 au 11 mai par The Guardian. Et pourquoi était-il attendu? Parce qu'on espérait que le fils réglerait son compte à un père qui, dans ses lettres, l'appelle «little shit» (petit emmerdeur), «little sod» (petit con) ou encore «fucking fool» (crétin) et trouve qu'il écrit comme un porc. Les gens qui ont