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Libération
TRIBUNE

Le délire raciste de Renaud Camus

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Malgré les tergiversations de l'éditeur Claude Durand, le «Journal» de l'écrivain exprime bel et bien des opinions criminelles.
par Jean-Loup RIVIERE
publié le 3 juin 2000 à 1h18

J'ai signé un texte qui est présenté par Claude Durand (Rebonds du mardi 30 mai) comme une pétition appelant à l'interdiction définitive d'un livre de Renaud Camus. Cette présentation est fausse et injurieuse: tout d'abord, ce texte n'est pas une pétition. Il ne réclame rien à personne. C'est une déclaration. Il affirme quelque chose qui est commun à ses signataires. Ensuite, ni dans les deux extraits publiés par Libération, ni dans son texte intégral, cette déclaration ne réclame l'interdiction d'un livre, elle invite plutôt à lire.

Dans sa réponse à ce qu'il appelle une «contre-pétition», Claude Durand, éditeur de Camus, affirme sèchement son indépendance: ce ne sont pas les pétitions qui font l'édition. C'est heureux. Mais n'oublions pas que celui qui s'étrangle d'indignation devant des «censeurs», est le même qui a fait disparaître un livre en deux jours, et qui s'apprête à le republier avec des coupures" Claude Durand s'en prend au caractère tronqué des citations de Renaud Camus dans la déclaration. Une citation est toujours tronquée, toujours sortie de son contexte: c'est un extrait, par définition. Et aucun des extraits que l'on peut dire xénophobe, raciste ou antisémite ne semble moins xénophobe, raciste ou antisémite quand on le rallonge. C'est même encore plus accablant" Regardon