Dans le flot rarement interrompu des «polars à serial killer», deux opus aux antipodes; le premier, électrique, se fait fort de restituer l'horrible, le second, flegmatique, replace la barbarie parmi les déviances humaines la pire, mais certainement pas la seule.
«Prêt à montrer son âme noire à la femme qui l'attendait dans le salon, Vox se sentait l'esprit au plus clair»... Pour une phrase de cet acabit, combien de livres a-t-on laissé tomber? Alors, pourquoi pas Vox, qui s'ouvre quasiment (quatrième ligne) sur ce clair-obscur clinquant? Parce qu'il n'y pas là maladresse mais choix: Dominique Sylvain est adepte du registre coup de poing, de l'aspérité, des montées d'adrénaline et des personnages très marqués. Et comme dans ses quatre parutions précédentes, elle mène crânement son affaire.
Donc, il y a ces descriptions poético-dramatiques ou/et définitives, dont certaines pourraient faire carrément rire comme «Le seul intérieur qu'elle avait jamais trouvé sympathique était celui de son instituteur de CM2. Déco virile et systématique». Elles alternent avec des passages «action», hachés, où le verbe saute («Projection à l'horizontale. Gueulement bref. Elle et lui. Synchro. Pied droit pile dans le plexus, à un dixième de seconde du pied gauche.»), et des dialogues supposément hyperréalistes («T'as jamais eu envie de faire autre chose que flic, Victor? Prof, avocat, romancier?»; «Je suis comme toi: accro à la réalité, Alex»; ou, plus tard: «C'est une drôle de nana»; Elle e