Merci d'accepter de répondre à nos questions.
Vous savez, ces choses m'ennuient, seule l'écriture m'intéresse. Le succès apporte des désagréments, je suis très accaparée. Bon, c'est mon travail, j'aime lire les interviews d'écrivains, alors j'en donne, mais je n'aimerais pas dans dix ans ne rien faire d'autre que parcourir le monde et que l'on dise de moi, "Ah, Simona Vinci, celle qui a écrit ce livre sur les enfants." Tout cela est contradictoire, j'ai appris à vivre avec ce livre, à l'accompagner, il ne peut pas faire son chemin seul, je dois proposer des pistes de lectures possibles.
Pourquoi? Avez-vous peur que l'on se trompe sur son sujet?
Non, mais l'histoire est tellement dure que j'éprouve le besoin d'en approfondir l'humanité, je l'ai fait en le réécrivant (au départ je pensais que c'était une nouvelle, mais, si court, il était décharné), je le fais de nouveau en parlant, sinon, c'est insoutenable.
Alors, pourquoi écrire des choses que vous définissez vous-même comme insoutenables?
Je pense que c'est la seule chose à faire, et pas seulement pour un écrivain, pour un peintre, un musicien, c'est pareil. Dans ce monde, nous avons assez de consolation comme ça, la télévision, le commerce. Et puis, on n'est pas maître de ce qu'on écrit, on écrit à partir d'une obsession, j'étais obsédée par cette petite fille qui chante seule sur la place du village, le reste s'est imposé par la suite. Dès la première page on sait, et je savais, que quelque chose d'irréparable avait été commi