Frontignan-La Peyrade envoyée spéciale
La métaphore footballistique est venue du Britannique John Harvey, dimanche, quelques heures avant le quart de finale France-Espagne de l'Euro 2000. On ne peut plus décontracté en lunettes noires profilées techno, ample tee-shirt et short sur sandales Birkenstock, le créateur de l'inspecteur humaniste de Nottingham, Charlie Resnick, soupire: "Là, je me sens comme le milieu anglais contre le Portugal: sans idée. Alors voilà, je vais laisser le terrain à mes confrères bien plus inspirés...".De fait, "Histoire de...", l'ultime débat du troisième festival "Soleil noir" de Frontignan-La Peyrade, réunissait, aux côtés de Harvey, ces grands tchatcheurs que sont les Français Maud Tabachnik et Jean-Hugues Oppel, et, surtout, le Mexicain d'origine asturienne Paco Ignacio Taibo II. En forme olympique - mais connaît-il jamais de passage à vide? -, l'hagiographe du Che et père du privé Hector Belascoaran Shayne avait vite pris la direction des opérations, en assénant qu'Européens et Latino-Américains ont un rapport à l'Histoire totalement différent, les premiers l'appréhendant comme du passé, les seconds la revivant chaque jour. Et d'embarquer l'auditoire dans une de ses légendaires anecdotes: "A Mexico, les murs sont couverts de fresques immortalisant l'entrée de Zapata et Villa dans la ville. Et si vous demandez de quand elles datent, on vous répond "de quand Zapata et Villa sont entrés", comme si c'était hier; parce que, pour les Mexicains, Zapata