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Casterman : la ligne claire obscure

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Inquiétude chez Casterman, repris par Flammarion, même si l'éditeur français dit vouloir conserver l'esprit maison.
publié le 6 juillet 2000 à 2h51

Casterman : la ligne claire obscure

Inquiétude chez Casterman, repris par Flammarion,

même si l'éditeur français dit vouloir conserver l'esprit maison.

Obsolète Tintin? Le site Internet des éditions Casterman, le qualifie d'"aventurier du XXe siècle". On savait qu'en termes d'audience, le héros de Hergé avait du mal à passer le cap de l'an 2000. On sait moins les écueils rencontrés par sa prestigieuse maison mère, Casterman, pour garder "l'esprit Tintin", à l'orée du troisième millénaire, après son rachat par Flammarion en fin 1999.

L'avenir de Casterman, c'est un peu Objectif Lune aux yeux de ceux qui, dans l'entreprise, se demandent sur quelle planète leur repreneur est en train de les propulser. L'arrachement à la bonne vieille terre qu'était Casterman avant la déroute de son actionnariat belge est rude. On ne quitte pas impunément deux siècles d'indépendance paternaliste très catholique (Casterman a commencé par éditer les bulles du pape), mais aussi sociale (l'éditeur gratifiait ses employés des salaires les plus élevés de la profession). On ne lâche pas non plus aisément les illusions d'une maison qui se croyait assise sur un magot inépuisable. Celui, côté éditorial, de Tintin pour les 7 à 77 ans et de sa copine Martine (qui abreuve encore les fillettes d'un million d'exemplaires par an). Celui, côté imprimerie, qui employait plus de 400 personnes à fabriquer notamment des bottins de téléphone prévendus. La politique de l'autruche, refusant d'innover, a été fatale à Caster