William Vollmann, né en Californie en 1959, est une sorte de William Burroughs hétérosexuel et pas ouvertement accroché à l'héroïne. Mais ses personnages savent ce qu'est la drogue et les prostituées qui sont souvent ses héroïnes ont avec la sexualité un lien qui n'est pas celui de tout le monde. Comme Burroughs, Vollmann souhaite répondre à l'agression du monde par une oeuvre totale, débordant d'imagination et d'obsessions, toujours à côté des valeurs les plus familières à ses lecteurs. Il voudrait que les univers qu'il crée dans ses fictions aient l'envergure de celui auquel il s'oppose.
Récits arc-en-ciel est son quatrième texte traduit en français (après les Nuits du papillon chez Laffont, Des putes pour Gloria et Treize récits & treize épitaphes chez Bourgois). Il écrit en préface: "Ces récits parlent de skinheads, de radiographiés, de putes, d'amants, de fétichistes et autres âmes en peine. Certains d'entre vous ne les aimeront pas, mais je vous demande de méditer les sages paroles de ce philosophe au forceps, Robert Gilmore McKinnell: "Il serait inopportun de dédier un vade-mecum à un groupe de vertébrés à sang froid, mais en revanche un petit mot gentil ne serait pas trop déplacé." Telle a été l'une de mes intentions. Toutefois, il se peut qu'une gentillesse excessive interdise l'usage de mots gentils, ou de n'importe quel mot, car les mots ne font que nous montrer l'aspect bon des choses; ils n'enracinent pas le bien dans le coeur."
Ces treize Récits arc-en-ciel, dont