Ce roman-là a toutes les chances d'être aimé. Il est beau et intelligent. Il est drôle et généreux, rusé et sincère. Il va vite. Il va marcher. C'est le septième livre de Camille Laurens. Le titre vient de la chanson de Guy Béart, Qu'on est bien. «Qu'on est bien dans les bras d'une personne du sexe opposé, qu'on est bien dans ces braaaas-là.»
C'est un livre sur les hommes. «Ce serait un livre sur les hommes, sur l'amour des hommes», résume la narratrice, à la fois documentaliste et écrivain, avant de s'en aller rencontrer son éditeur. L'éditeur est un des hommes qui jalonnent sa vie, les lecteurs aussi sont des hommes de sa vie, elle s'adresse à eux. Est-ce que sa plus belle histoire d'amour, c'est vous? Peut-être.
Des lectrices, elle en a, évidemment, puisque ce sont les femmes qui lisent, elle le sait et le dit. Les femmes sont gommées de Dans ces bras-là, elles n'en sont pas le sujet, c'est explicité également. Elles vont de soi, élément neutre incarné par le personnage de l'auteur. Les hommes sont envisagés sous toutes les coutures. Il y a le particulier haïssable, mais ils sont séduisants en général. Il s'agit aussi de définir un éternel masculin.
Dans ces bras-là est composé d'une centaine de chapitres plus ou moins brefs, autant d'épisodes graves ou comiques, de listes et de scènes, qui renouvellent le roman d'initiation, du premier amour au prochain amant. Ce que la narratrice sait de l'homme d'aujourd'hui? Echantillon: «Qu'il accepte mieux qu'avant sa part féminine. Qu