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Libération

Rentrée anglaise: très bio

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publié le 14 septembre 2000 à 4h20

C'est bien connu, les Anglais adorent les biographies. La saison d'automne (point de rentrée littéraire stricto sensu) abreuve nos voisins en livraisons très variées. Chez Hatchard's, la très chic librairie de Piccadilly où elle adore venir fouiner, la reine pourra s'offrir Groucho, The Life and Times of Julius Henry Marx, de Stefan Kander (Penguin) déjà en tête des ventes. On y apprend beaucoup sur celui qui affirmait modestement: «Je n'ai pas énormément de caractère, je suis seulement un type qui parle vite.» Monumentale, la vie de Mary MacCarthy (Seeing Mary plain) de Frances Kiernan (W.W. Norton). L'auteur du Groupe (1963) y est décrite avec une minutie parfois exagérée comme une intellectuelle arriviste, «assez dure, disait Norman Mailer, pour aller avec les garçons». Bourreau de travail, toujours imprévisible et instable, McCarthy est mise à nue par sa biographe acharnée, qui satisfait enfin ceux qui voulaient en connaître davantage sur le mariage de la romancière avec Edmund Wilson. Le livre de Dean King, Patrick O'Brian: A Life revealed (Hodder) raconte l'étrange histoire d'un romancier désormais célèbre dans le monde entier ­ même en France où il vécut secrètement jusqu'à sa mort toute récente ­ pour les vingt volumes de la saga maritime Aubrey-Maturin. Le problème, avec O'Brian, c'est qu'il a menti toute sa vie. Il était né d'un père allemand, mena durant la guerre une existence assez glauque avant d'épouser la comtesse Mary Tolstoï et de connaître enfin, à 50 ans,