Une collection de SF chasse l'autre. «Présence du Futur» de Denoël a cessé d'exister le 30 avril dernier. Le 11 octobre, «Folio» lancera «Folio SF», sur le fonds de la disparue. C'est un nom mythique de l'édition française qui s'arrête. «Présence du Futur» (PDF pour les initiés) avait démarré en 1954, dans le sillage du «Rayon fantastique» de Gallimard. Démarrée avec éclat par Chroniques martiennes de Ray Bradbury, la collection a édité les plus grands maîtres du genre, Isaac Asimov (avec l'illustre Fondation), Howard Lovercraft, Roger Zelazny. Dirigée à ses débuts par Robert Kanters, puis par Elisabeth Gille, Jacques Chambon et depuis un an et demi par Gilles Dumay, elle s'était ouverte à la nouvelle SF américaine (Philipp K. Dick, Bruce Sterling, Dan Simmons, Mike Resnick, Howard Waldrop..) et avait publié certains des meilleurs auteurs français (Jean-Pierre Andrevon, Serge Brussolo, Philippe Curval, Antoine Volodine).
«Mieux vaut muter que mourir», tranche Olivier Rubinstein, directeur général de Denoël. Les make-up successifs de ces quinze dernières années, autant sur le format que sur la présentation, n'avaient guère fait augmenter les ventes. «C'était une collection totalement déficitaire, qui vendait entre 2 000 et 3 000 exemplaires sur 5000 tirés. Une collection identifiée comme de la SF pure et dure, que les libraires ne savaient pas comment vendre.»
Le souci de rentabilité a amené Denoël à signer un accord avec «Folio», département poche de Gallimard, la maison mère,