Cet été, après la mort de son compagnon Marcel Lorenzoni, elle s'est rendue sur ce qu'elle appelle «le lieu du sacrifice». Une large vallée, près de Bastelica, qu'elle dit avoir vue comme un plateau de théâtre. Là où celui qui fut un des «historiques» du nationalisme corse, et son fils, sont morts, dans une scène encore mystérieuse: ils se seraient entre-tués. En 1997, emprisonnée pour «association de malfaiteurs», Fabienne Maestracci en avait profité pour réécrire un fragment de son adolescence, dans les années 80. Une autre tragédie qui se soldait par le suicide de son ami Laurent. Un livre dont la publication a coïncidé avec la mort de Marcel Lorenzoni.
Cette histoire noire est pourtant parue sous le titre de Vita corsa et la jeune écrivaine apparaît, elle, côtoyer crânement la mort comme la vie. Elle raconte ces années qui furent celles du retour pour de nombreux Corses. Un retour à la fois sentimental et politique, mais aussi une bataille contre les difficultés inhérentes au sous-développement, contre l'immobilisme. Pour Fabienne Maestracci, «ce livre vrai» est l'histoire d'une impuissance à atteindre son rêve, qui se fait schizophrénique pour Laurent.
D'une écriture gourmande, elle fouille l'épaisseur de leur passion jalouse pour l'île. Laurent se fait berger pour «reconstruire son pays». Mais la mélodie du bonheur vire au drame paysan. Leur militantisme corse est tout aussi douloureux: «Sincères et bien naïfs, dépassés par l'immense travail, nous avons délégué le pouvoi