Per Olov Enquist habite Vaxholm, dans l'archipel de Stockholm, mais reçoit dans son bureau, un vaste appartement encombré de livres et de papiers à même le sol, dans un des immeubles en demi-cercle construits par l'architecte catalan Ricardo Bofill dans un quartier sud de Stockholm.
Vous avez habité à Berlin, Los Angeles, Paris, Copenhague, d'où vient cette bougeotte?
A Berlin, j'avais une bourse d'un an, à Los Angeles, j'étais professeur un an aussi à l'université de Californie. A Copenhague, j'étais marié avec une Danoise, attachée culturelle. J'ai passé quinze ans là, avant de la suivre deux ans et demi à Paris. Et puis retour en Suède..
Une nouvelle femme. C'est toujours pareil. Mais comme écrivain, on peut être mobile, et ça a des avantages. J'ai beaucoup appris de mes séjours à l'étranger, notamment au Danemark, et le Médecin personnel du roi en est une illustration.
Qu'est-ce qui vous a décidé à l'écrire?
C'est une histoire curieuse. Un intellectuel solitaire, Struensee, homme des Lumières, obtient l'inconcevable. Il reçoit tous les pouvoirs durant deux ans. Je crois que la plupart des intellectuels qui écrivent sur les problèmes de société rêvent au plus profond d'eux-mêmes de prendre le pouvoir pour appliquer leurs théories. Cet homme, médecin et idéaliste, fit de son mieux durant deux ans et produit une révolution danoise.. vingt ans avant la révolution française. Cela s'est mal fini mais cela a beaucoup marqué le Danemark et la Scandinavie. Aujourd'hui encore, le radicalisme culturel, né de cette période, est encore vivace. A cela s'ajoute une histoire d'amour avec un personnage féminin, une