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Libération
Interview

La chanson de maquis

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Dans le désert corse, les amours d'une fille illégitime et d'un meurtrier en cavale. Entretien avec Marie Ferranti.
publié le 5 octobre 2000 à 5h05

Marie Ferranti est une Bastiaise de 38 ans et la fuite aux Agriates est son troisième roman. Entre le premier, les Femmes de San Stefano (1995) et celui-ci, elle écrit la Chambre des défunts, un roman autour de la question de l'art et de la vie. Entre-temps son héros Francesco est devenu Francesca. Mais le désir continue dans ses écrits à être une terrible expérience, qui les projette hors de la famille, hors du groupe. Jusqu'au maquis, un désert hors-la-loi, ici figuré par le désert des Agriates qui avait déjà inspiré Pierre Benoît (les Agriates).

Sur les sentiers muletiers, Francesca la photographe a rejoint Julius, le meurtrier recherché. C'est là qu'elle prend la mesure de la violence des hommes qu'elle aime. «Elles avaient eu tort de ne pas s'intéresser à la politique, de n'avoir rien tenté pour faire cesser cette barbarie, qui n'était pas nouvelle, mais avait dégénéré en guerre civile. Elles étaient coupables d'avoir été indifférentes au monde», écrit Marie Ferranti. Mais c'est Francesca qui, dans la chambre noire de son père, manipule le révélateur.

Diriez-vous que vous êtes une romancière corse?

Je ne sais si l'on poserait la question à un écrivain parisien..Je parle corse et je vis en Corse. Je suis une romancière corse et le français est ma langue d'écriture.

La Corse est votre territoire romanesque privilégié?

Oui, je suis évidemment travaillée par ma propre réalité, la lumière, le mode de vie. Celui de la Corse qui est celui de la Méditerranée, où l'on vit beaucoup de