Né en 1954 dans le Kent, Hanif Kureishi s'est fait connaître, il y a quinze ans, avec le scénario de My Beautiful laundrette de Stephen Frears, une histoire mettant en scène des personnages d'origine Asian, c'est-à-dire indo-pakistanaise, dans le Londres des années 80. Le Bouddha de banlieue, son premier roman, paru en 1990, s'inscrivait dans la même veine, révélant une nouvelle Angleterre métisse comme lui (sa mère est anglaise et son père indien), rebelle, sexuellement libérée et iconoclaste (le narrateur Karim est bisexuel). Dans son dernier recueil de nouvelles, la Lune en plein jour, les héros se sont assagis: ils ont troqué les tubes de Bowie contre les sonates de Schubert, et ont même réussi. Matériellement. Côté coeur, ils en sont au divorce. Voici venu le temps des désillusions: «On est infaillible dans le choix des amants, surtout quand on cherche la personne qui ne convient pas.» La Lune en plein jour, c'est un peu Intimité suite, ce roman, bientôt porté à l'écran par Patrice Chéreau, dont le thème est la déconfiture du couple. Dans la nouvelle-titre, un homme marié de la quarantaine s'échappe à Paris avec sa jeune maîtresse enceinte de leur enfant: «Ils s'aimaient, mais étaient-ils capables de vivre ensemble?» Morbide aussi cette curiosité qui pousse à revoir ceux qu'on a passionnément aimés pour constater combien on est devenus «comme des étrangers». Enfin, il n'y a pas que de l'amertume dans ces histoires à deux, il est des parenthèses chez Kureishi comme des l
Interview
La face couchée de la lune.
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par Sean James ROSE
publié le 19 octobre 2000 à 5h33
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