Il y a le rouge Ferrari et le rouge baiser, le carton rouge et l'Affiche rouge. Mais «comment le XXe siècle a-t-il nommé les rouges? Quels étaient leurs contenus, leurs usages, leurs connotations? L'appréhension du rouge a-t-elle évolué en un siècle? Et qu'a retenu le rouge du XXe des rouges du temps passé?» La linguiste Annie Mollard-Desfour essaie de répondre à ces questions dans le Rouge, un dictionnaire où elle a réuni près de 1500 mots et expressions évoquant la couleur rouge, trouvés dans la poésie, l'argot, la presse, la chanson et la littérature de notre siècle.
Le rouge a quelques constantes: dans toutes les sociétés, c'est une couleur forte, et c'est la préférée des enfants. Dans notre culture, c'est aussi la couleur du beau. Krasny, en russe, signifie à la fois rouge et beau. La place Rouge est donc aussi la Belle place. Et, en France, jusqu'à la fin du XIXe, la robe de mariée était rouge parce que la robe rouge était toujours la plus belle pièce de la garde-robe d'une jeune femme. Ce dictionnaire nous confirme que le rouge est aussi la couleur du feu, du sang, de la vie, de la mort, de la violence, de la révolution, de l'interdit et de la passion.
On y découvre que la botanique a donné au rouge quelques unes de ses plus belles nuances (amarante, coquelicot, géranium, pivoine, pavot, ponceau, flamboyant), mais que l'ornithologie (bec de corail, cardinal, flamant, grenadin, coeur de pigeon, oeil de perdrix) n'est pas en reste. On y apprend les diverses manières, plus