Anita, 8 ans, et sa grand-mère préparent le repas de Noël. En même temps, elles échangent leurs histoires, chansons et secrets. Et, petit à petit, la petite-fille rassemble le tout, recolle les souvenirs (même les faux encore plus éloquents) et retrace la vie de l'aïeule, un peu de celle de l'arrière-grand-mère, que les gens du village, surnommaient «la traînée», celle de la tante «Sidonie jolie» et d'autres. A mesure qu'elle en sonde la complexité, ses certitudes d'enfant s'ébranlent: «Moi, je la crois plus grand-mère, c'est la première fois que j'ai envie de la traiter de menteuse, j'ai dû trop grandir.»
Laura Jaffé, née à Paris, a passé une partie de son enfance en Dordogne, elle était très proche de sa grand-mère. Pourquoi bâtir une fiction à partir d'éléments si ressemblants? Elle dit qu'elle ne sait pas inventer complètement, et aime l'idée de laisser une trace, dire d'où elle vient.
Chez elle, au rez-de-chaussée d'un petit immeuble transformé en maison, on aperçoit un bout de ciel au-dessus du plafond et un bout de terre derrière la baie vitrée du fond. Elle a 38 ans, un DEA de philo, trois enfants. Poussière d'Ange est son deuxième roman après Max est important chez Stock, quelques livres pour enfants, dont la série «Sous les mots les poètes» aux éditions Syros, et vivrait volontiers à New York.
Son père est juif américain, diplomate et poète, originaire de Lituanie. Sa mère est médecin, elle fonde des dispensaires pour réfugiés politiques. Des parents peu encombrants,