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Libération
Critique

Connelly, la vie comme L.A.

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Tensions raciales, pédophilie, cadavres bizarrement truffés: l'univers du Californien Michael Connelly n'est jamais drôle mais toujours percutant.
publié le 2 novembre 2000 à 6h06

L'Américain Michael Connelly, qui truste les prix depuis ses débuts en 1992 (les Egouts de Los Angeles), a été véritablement lancé en France par le Poète, en 1997. Cette histoire d'un journaliste qui tente d'élucider la mort de son jumeau, flic officiellement suicidé, développe un canevas très habile, où s'entremêlent l'enquête, les états d'âme du journaliste et les flashbacks sur ce frère auquel il était viscéralement attaché malgré des différences morales et professionnelles. L'efficacité de Connelly s'affirme, qu'on percevait dès les Egouts et la Blonde en béton (où un serial killer grime ses victimes): l'ex-journaliste ­au Los Angeles Times notamment, rubrique justice­ sait indubitablement construire des histoires, les jalonner de détails qui attestent à la fois un sacré sens de l'observation et une parfaite connaissance des milieux policier et judiciaire. Il les raconte sans chichis, phrases courtes et dialogues abondants; jamais déluré ni drôle, mais toujours percutant ­ évidemment, la télé et le ciné le courtisent (Clint Eastwood s'apprête à porter Créance de sang à l'écran).

Dans l'Envol des anges, où il reprend le personnage de l'inspecteur Hieronymus (Harry) Bosch, présent dans quatre de ses sept précédents opus, Michael Connelly reste fidèle à cette méthode de l'imbrication. L'enquête porte sur un double assassinat au funiculaire de l'Angels Flight, à Los Angeles. Si l'une des victimes, une femme d'origine hispanique, est inconnue, l'homme se révèle être un avocat