Menu
Libération
Critique

Premiers Scoppettone.

Article réservé aux abonnés
Les débuts de la championne américaine du «lesbian detective», lorsque elle se nommait Jack Early.
publié le 2 novembre 2000 à 6h06

Vers le milieu des années 80, Sandra Scoppettone se faisait appeler Jack Early. Un nom de plume cinglant et diablement viril qui figurait sur la couverture de trois de ses romans. Comme par enchantement, c'est à partir de la publication de ces trois livres (1) que la New-Yorkaise acquit une certaine notoriété. Une fois lancée, elle enchaîna la série à succès consacrée à son héroïne lesbienne, la jolie Lauren Laurano. Depuis, le «lesbian detective» est un genre à part entière et Scoppettone est son prophète.

Le Fleuve Noir, qui a fait connaître Scoppettone en France avec les cinq «Lauren Laurano», publie ce mois-ci un des romans époque Jack Early: Donato père et fille, paraphé cette fois du vrai nom de l'auteur. Un rétablissement bien compréhensible dans la mesure où, sur son seul nom, Scoppettone vend confortablement son quota d'exemplaires. Comme, en plus, la veine Laurano est épuisée, on se dit que l'affaire est bonne. Par bonheur, le roman aussi.

Comme souvent chez Scoppettone, deux affaires s'entremêlent. Ici, Mike Donato est sergent dans la police new-yorkaise. Il connaît chaque recoin de son champ de bataille: le Neuvième District, pas le plus reluisant. Casé entre le Lower East Side et Alphabet City, le quartier est le repaire d'une poignée d'artistes fauchés, mais surtout de clodos, de camés et de paumés de tous poils que les hordes de yuppies n'ont pas encore foutus dehors. C'est dans ce petit paradis urbain que des nonnes catholiques sont violées et assassinées. L'as